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La première, datée de Marseille, annonçait le retour de Reynier.

La seconde était de la supérieure du couvent de Sainte-Croix, qui lui demandait son aide, plusieurs mois à l’avance, pour les préparatifs de la distribution des prix.

Nous ne dirons que la vérité en affirmant l’amour profond et sincère de Vincent Carpentier pour ses enfants : sa fille et son fils d’adoption. L’année dernière encore, les vacances d’Irène avaient été pour lui une véritable fête, et depuis longtemps déjà, il caressait le cher projet d’installer l’atelier de Reynier dans sa propre maison.

Aujourd’hui, la lecture des deux lettres amena des rides à son front.

— Il faut, dit-il, que Reynier travaille loin d’ici.

Et il ajouta :

— Bientôt les vacances d’Irène ! La voilà jeune fille. Elle verrait ce que je veux cacher !

L’idée fixe, maîtresse absolue de la pensée, attaquait le cœur.

Il n’y avait plus rien en Vincent qui ne fût sa folie même ; les événements semblaient être complices : chaque jour, sa fièvre trouvait un aliment nouveau, et, chose singulière, Reynier lui-même, arrivant de Rome, apporta dans ses bagages une brassée de bois sec pour animer la fournaise.

La première fois que Vincent Carpentier jeta les