Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/247

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— Ma femme, toujours ma femme ! Elle est la marraine du petit dernier de la lingère. Que voulez-vous fabriquer là-bas ?

— Je veux avoir des renseignements, répondit Carpentier, sur une personne qui habite le couvent, sans appartenir à la communauté. C’est une femme qui peut avoir trente ans, peut-être plus. Je la suppose Italienne. Elle porte un costume quasi-religieux comme certaines chanoinesses des chapitres d’Autriche. Elle se fait appeler la mère Marie-de-Grâce.

Piquepuce prenait des notes sur son calepin.

— Après ? fit-il, ça va amuser ma femme.

— Je voudrais savoir surtout, reprit Carpentier, si cette personne à un frère.

Il s’arrêta pour achever presque aussitôt après :

— … Ou bien si elle ne serait pas elle-même son propre frère.

Piquepuce enfla ses maigres joues.

— Tiens, tiens, fit-il, le loup dans la bergerie ! En plus que vous avez un petit chaperon rouge dans cette forêt-là, pas vrai, patron ?

L’architecte fit un signe de tête affirmatif et joyeux. Sa fille expliquait sa curiosité.

Piquepuce dit :

— Je vas lâcher ma femme, et la chose sera tirée au clair demain soir. Est-ce tout ?

— C’est tout.