Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/246

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sor. On le tient déjà par une patte, mais ma femme n’a pas encore pu savoir son nom.

Les sourcils de Vincent se froncèrent.

— Et c’est devant les domestiques, murmura-t-il d’un air soupçonneux, qu’ils jouent à ce terrible jeu !

— Ah ! ah ! s’écria l’inspecteur, on voit bien que vous ne connaissez pas Mme Piquepuce ! C’est l’ancienne Bouton-d’Or du théâtre Saqui, en tout bien tout honneur. Elle a des yeux d’aspic et des oreilles à entendre pousser le blé dans les champs. Et innocente avec cela ! J’ai épousé là un joli sujet, patron.

Vincent Carpentier serra la liste.

— Votre femme, demanda-t-il, n’a jamais entendu parler de moi là-dedans.

— Jamais… à moins que vous ne soyez par hasard le neuvième.

Vincent affecta de sourire.

— C’est aussi vraisemblable que le restant de l’aventure, dit-il en haussant les épaules. Autre chose : ceci est plus sérieux. Auriez-vous un moyen quelconque de vous procurer accès dans la maison des Dames de la Croix ?

— Au couvent ? Parbleu ! C’est à moi ce quartier-là : Piquepuce, Picpus… pas mauvais hein ? J’en fais quelquefois comme ça.

Il rit tout seul et ajouta :