Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/254

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

autres, ces Compagnons du Trésor, qui comptaient se servir de moi comme d’un guide, mes oreilles tintent, ils parlent de moi, ils me condamnent… ils m’ont condamné ! demain, il serait trop tard.

L’heure sonna à la pendule. Vincent compta onze coups.

— Déjà ! murmura-t-il, tandis qu’un frisson passait dans ses veines.

Un instant il demeura immobile et comme hésitant ; puis, ouvrant avec lenteur un tiroir de son bureau, il y prit deux pistolets qu’il glissa dans ses poches.

De l’autre côté de la serrure, M. Piquepuce dit :

— Voilà l’action qui se corse, attention !

Vincent souleva la houppelande comme pour la passer par-dessus son habit, mais après réflexion, il la rejeta, disant :

— Cette nuit, je n’ai pas besoin de déguisement.

Il boutonna sa redingote.

Au moment où il prenait son chapeau, M. Piquepuce abandonna son poste d’observation et enfila vivement le corridor.

— Ça y est, dit-il à Roblot, qui l’interrogeait de son regard curieux. Les fers sont au feu.

Il descendit le perron quatre à quatre, traversa la rue et se jeta dans un fiacre qui l’attendait au prochain carrefour.

— Rue Thérèse, dit-il en refermant la portière, à l’hôtel Bozzo ! Brûlez !