Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/260

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foule lui avaient caché la coiffure qui était au-dessus de ce visage et le corps qui était au-dessous.

Mais son regard, quoique rapide qu’il fut, n’avait pu se méprendre. Vincent Carpentier aurait fait serment qu’il venait de voir la mère Marie de Grâce.

La chose était par elle-même si invraisemblable, qu’il douta du témoignage de ses propres yeux.

Il voulut contrôler sa première sensation par un second regard ; mais un des mille encombrements qui gênent à chaque instant la circulation sur le boulevard, venait de se produire ; vingt têtes s’agitaient maintenant entre lui et l’objet de sa curiosité.

Quand son œil put percer de nouveau la cohue, il ne vit plus personne à la place où était naguère la hautaine et froide institutrice de sa fille Irène.

Mais, en revanche, Vincent reconnut le chapeau douteux et la minable tournure de mons Piquepuce, son inspecteur, en conversation animée avec un homme dont le profil perdu, imberbe se coiffait d’abondants cheveux noirs.

Nous ne voulons pas dire qu’un gaillard comme Piquepuce fût aussi déplacé qu’une religieuse aux tables du café fashionable, mais il est juste de constater qu’au café de Foy les chapeaux rougissants et les redingotes pelées sont aussi des raretés presque introuvables.

Vincent Carpentier n’était pas en humeur d’observer, et la confiance négative qu’il avait en mons Pi-