Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/270

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nier et prit lui-même la peine de refermer la porte à double tour ; ce n’est pas comme cela que le méchant sujet comptait traverser mes appartements, Ah ! mais non. Fi, le vilain !

Le jardin fut de nouveau désert, mais à l’instant où la clef tournait dans la serrure, on aurait pu entendre, de l’autre côté du mur, dans la rue, le bruit d’un homme qui prend son élan.

La seconde qui suivit, un frottement eut lieu au faîte de la muraille, où une ombre humaine se dessina vaguement.

L’ombre se tapit d’abord à la place même qu’elle avait conquise, et y demeura immobile, le cou tendu regardant avidement le rez-de-chaussée de l’hôtel Bozzo, où une lumière voyageait maintenant de fenêtre en fenêtre.

De fenêtre en fenêtre, la lumière éclairait cette singulière procession : quatre hommes portant un objet lourd, de taille humaine, inerte comme un cadavre, deux autres hommes avec des flambeaux, et par derrière un vieillard cassé, tremblotant, qui suivait, la tête dans l’estomac, comme un pleureur derrière un cercueil.

L’ombre attendit que la dernière fenêtre redevînt noire après avoir brillé. Alors, l’ombre se redressa.

C’était un homme jeune encore et agile. À l’aide du crochet de Vincent Carpentier, que nul n’avait