Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/311

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plutôt, non ! aux jambes ! Il faut qu’il me trouve debout !

Le colonel, épuisé, s’arrêta pour reprendre haleine.

— Ne vous arrêtez pas ! s’écria Vincent. Songez au trésor !

Le colonel répondit en passant ses deux mains sur son front inondé :

— J’y songe !

Et au lieu de continuer sa besogne, il se releva.

Pour aider ses jarrets défaillants, il avait saisi le rideau, qui vint à lui et tomba comme la toile d’un théâtre au-devant de l’alcôve, parce que l’embrasse avait glissé sur la patère.

— Que faites-vous ! s’écria Vincent.

Le colonel resta un instant immobile.

Sa pensée flottait entre deux courants contraires.

— C’est toi qui es cause de tout, dit-il enfin avec une singulière expression de rancune. Tu m’as donné le change. Pendant que je me garais de toi, j’ai oublié l’autre, et l’autre est venu. Maintenant, je suis entre vous deux. Si tu le tuais, tu serais mon maître…

Il recula d’un pas, pour ajouter :

— Et le maître du trésor !

Par le mouvement qu’il avait fait, il était rentré