Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/312

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans la chambre, tandis que Vincent restait à l’intérieur de l’alcôve.

Le rideau les séparait désormais.

Ce fut à cet instant que la serrure céda, livrant passage à l’héritier de la race parricide.

Le lecteur le connaît. Grâce à la ressemblance fatale qui se propageait de génération en génération, son portrait a été tracé dix fois dans le cours de ce récit.

C’était le visage imberbe et blême pendu à la muraille dans la chambre mystérieuse où Reynier avait passé la nuit lors de son naufrage.

C’était aussi la figure de l’assassin du tableau Biffi.

C’était encore le rôdeur nocturne de la rue des Moineaux.

C’était, enfin, cette pâle tête de femme, aperçue par Vincent aux côtés d’Irène dans les jardins du couvent de la Croix : la mère Marie-de-Grâce.

Le colonel Bozzo-Corona se tenait droit maintenant, en face de la mort inévitable.

Il avait croisé ses bras sur sa poitrine et regardait le comte Julian qui s’avançait vers lui avec lenteur.

Vincent Carpentier avait un bras de libre, mais son poignet sanglant, tuméfié par la récente torture, restait presque paralysé.