Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/317

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Mais déjà se glissait en lui un instinctif espoir.

La position de son corps était telle qu’il ne pouvait être aperçu du centre de la chambre.

Ce pouvait être son salut, si le comte Julian restait seul.

Et son salut, c’était peut-être la victoire.

Il avait le secret.

Son cœur battait à s’écraser contre les parois de sa poitrine.

Le comte Julian reprit :

— Aïeul, le trésor est dans cette maison, je le sais ; il est peut-être dans cette chambre. Le trésor c’est votre âme. Où vous êtes le trésor doit être. Or, dans une minute, je serai le maître de cette maison. Je chercherai. S’il le faut, j’en réduirai les murailles en poussière.

La main de Vincent s’étendit pour saisir le couteau.

Il était ivre de haine.

Le vieillard répondit :

— Il y a un homme qui connaît le secret.

Vincent eut à peine le temps de ressentir l’angoisse de terreur qui étreignit sa poitrine, car Julian répliqua aussitôt avec dédain :

— Cet homme est mort. J’ai vu vos serviteurs qui emportaient son cadavre.

En même temps, il plongea sa main sous les revers de son vêtement.