Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/327

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sous les feuilles de parquet, soit, dans l’épaisseur de ces murailles.

Il regardait machinalement le fond de l’alcôve, et le cœur de Vincent venait à ses lèvres, tant il avait terriblement frayeur.

Il lui semblait que tout œil, fixé au fond de l’alcôve, devait percevoir, à travers les draperies et la muraille, le flamboiement mystique de l’or.

Cet amas de fer, caché dans les entrailles du pôle, selon l’ancienne croyance, et déterminant les mouvements de la boussole, ne valait pas, en millions, l’amas d’or comprimé que recelait la cachette.

Vers ce pôle d’or l’âme de Vincent s’élançait avec une telle furie qu’il s’étonnait des tâtonnements de son rival.

Le comte Julian reprit :

— Sonder ces murs profonds, déranger ces meubles massifs, rien ne me coûtera ; mais il faut le temps. Le jour grandit. La maison va s’éveiller. Si j’avais le trésor, je me présenterais tel que je suis. Ils comprendraient que je suis prêt à broyer toute résistance. Mais jusqu’à ce que le talisman soit dans ma main, j’ai besoin d’une armure — et d’un masque.

Il se retourna vers le corps du colonel gisant toujours au milieu de la chambre.

— La voici, mon armure, acheva-t-il, je vais la revêtir.

Il revint sur ses pas, prit le corps du colonel dans