Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/332

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— Vincent Carpentier n’est pas mort ! Qu’a-t-on fait de lui ? J’ai eu un instant l’idée qu’il pouvait être ici, mais c’est absurde. S’il eût été ici, le Père l’aurait lancé contre moi, et j’aurais reçu une balle dans le crâne au moment où j’ouvrais la porte.

Il plongea de nouveau la main dans la poche de sa redingote et en retira un paquet, enveloppé.

— Ce gaillard-là est de trop, reprit-il. Quel besoin ai-je de l’interroger ? Je chercherai tout seul et je trouverai. J’ai le temps. Il faut qu’il disparaisse et que le secret soit enterré avec lui. Voilà le principal !

Le paquet contenait tout simplement une perruque, car le comte Julian avait pris ses mesures à l’avance. Il se plaça devant la glace, à mille lieues qu’il était de penser que son soliloque pouvait avoir un auditeur, et commença à disposer ses faux cheveux sur la nudité factice de son crâne.

Ce fut bientôt, exactement, le derrière de la tête du colonel.

Vincent qui avait maintenant un pied de libre, agitait en lui-même la question de savoir si l’heure était propice pour entamer une bataille décisive.

Le jour avait grandi, et bien que le silence régnât toujours au-dehors, dans la ville endormie, les lueurs de la lampe étaient déjà vaincues par la lumière qui arrivait du dehors.

Vincent se dit :