Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/331

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personnage de la mère Marie-de-Grâce. Et cela se pourrait, car je ne tiens pas le Vincent Carpentier.

Vincent n’entendit que son nom et dressa l’oreille. Le comte Julian ajouta :

— Cette petite Irène sera splendidement belle ! Est-ce que je l’aime ?

Pour la troisième fois, Vincent cessa de travailler pour écouter mieux, mais le comte Julian ne parlait plus.

Il s’était levé, coiffé maintenant à la puritain, et passait sa main sur son crâne qui rendait un bruit de brosse.

— Allons jusqu’au bout, se dit-il avec une gaieté visiblement contrainte. Il n’y avait pas beaucoup de femmes pour avoir des cheveux comme les miens. Il faudra deux ans, au moins, pour qu’ils rattrapent leur longueur.

Il agitait un pinceau à barbe dans une coupe destinée assurément à un autre usage.

Sa titus se couvrit de neige mousseuse, et le rasoir cria en raclant son cuir chevelu.

L’instant d’après il était chauve comme Socrate.

— On dit que les paysannes de Bretagne, murmura-t-il, vendent leurs chignons en foire pour cent sous. Le mien me rapportera davantage, à moins que…

Il s’interrompit et grommela en essuyant son rasoir :