Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/334

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dans cette position, il lui enleva d’abord sa douillette, puis son gilet, puis enfin son pantalon.

Le mort resta en chemise et en caleçon, pauvre débris humain, qui montrait à nu sa maigreur extraordinaire et semblait n’avoir plus de chair entre la peau et les os.

Vincent avait la poitrine serrée. Le comte Julian, lui, sifflotait tout bas un air d’opéra italien.

— Il y a aussi ce Reynier, murmura-t-il en ôtant son habit. Sa figure m’a frappé, la première fois que je l’ai aperçu. Et la première impression est toujours la bonne. La petite me servira doublement : elle m’ouvrira les portes de la maison de son père, elle me dira l’histoire de ce Reynier… Je n’ai pas besoin de mes cheveux pour jouer là-bas, au couvent, le rôle de ma sœur. Mon béguin ne s’en collera que mieux à mon crâne.

Il parlait très-bas, Vincent saisissait ça et là quelques mots, mais le sens général des phrases restait pour lui énigmatique.

Le comte enleva lestement son gilet son pantalon et ses bottes qu’il remplaça par les pantoufles et les vêtements du vieillard.

Il était de la même taille que le mort et sa force physique se cachait sous une apparence assez frêle.

Quand il eut achevé sa toilette, il se planta devant la glace, dans cette posture à la fois gaillarde et