Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/343

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sous le balcon, à l’heure des sérénades, berçait le rêve de mes nuits… »

Il ne faudrait pas croire pourtant que le roman eût avancé beaucoup son intrigue. Elle n’en était encore qu’à son premier chapitre.

Au moment où le gain d’une seule bataille faisait le comte Julian vainqueur sur toute la ligne, l’historiette langoureuse, entamée par la mère Marie-de-Grâce en restait à son introduction.

On n’en avait pas même montré le héros qui restait caché derrière un nuage.

Et, certes, le comte Julian allait avoir désormais autre chose à faire que de continuer la séduction d’une petite pensionnaire de couvent.

On ne peut pas occuper sa vie entière à changer de costume. Selon toute probabilité, la mère Marie-de-Grâce était morte à dater de cette nuit.

Pour en revenir à notre histoire, interrompue par cette explication nécessaire, le comte Julian, en qui son crime récent ne laissait pas la plus petite trace de trouble, continuait paisiblement de répéter son rôle de centenaire griffu, mais paterne. Il y était excellent, et nous ne connaissons point de comédien célèbre dont on puisse citer le nom pour donner une idée de son mérite.

Il s’appréciait lui-même, du reste, et paraissait sincèrement satisfait de sa création.

Nous devons dire qu’au moral comme au physique,