Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/347

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Et je suis bien certain que je n’en serais pas mort, reprit-il. Le bonheur soutient, la joie guérit. J’aurais la clef. Je serais maintenant dans la cachette. L’or fait des miracles. J’en baignerais mes plaies. Je sais, oh ! je sais qu’au sein de ces flots magiques on ne peut ni souffrir, ni mourir. J’y ressusciterais, j’y grandirais, j’y boirais à longs traits la vigueur et la puissance !

Tout en parlant, il avait attiré à lui le lit massif, qui, cédant au premier effort, glissa hors de l’alcôve.

Il se précipita dans la place vide avec un cri de bestial désir et tâta la boiserie à la place même que le doigt du colonel avait touchée.

Rien ne bougea.

Il se retourna, il s’agenouilla, il parvint à soulever la planche où le pied du lit laissait une marque par son poids.

Sous la planche c’était une plaque d’acier. Le centre de la plaque était percé d’un petit trou.

— C’est la serrure, se dit Vincent. Elle doit se refermer toute seule quand la porte tombe. Et l’autre a la clé ! Et il va chercher, chercher, chercher la nuit, chercher le jour, patiemment, incessamment… il va trouver !

— Il ne trouvera pas ! s’écria-t-il, pendant que son sang remontait à ses joues. Je l’empêcherai de trouver !