Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/350

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Son but était d’emporter au loin un objet qui pouvait mettre le comte Julian sur la trace du secret.

— Je l’empêcherai bien de le trouver ! avait-il dit.

Il n’y avait que cela en lui, pour le moment, et le désir de faire retraite.

Le jour était très haut déjà, le soleil brillant se jouait dans les feuillages du jardin, mais nul bruit ne venait encore de la rue.

Dans ces mois d’été, Paris se couche trop tard pour se lever matin.

Vincent n’avait pas beaucoup d’inquiétudes au sujet de la possibilité de s’enfuir. Le comte Julian avait, il est vrai, fermé la porte à double tour, mais restaient les fenêtres, et la chambre était au rez-de-chaussée.

Pour gagner le jardin, il n’eut qu’à ouvrir une des croisées.

Dans le jardin, il entendit quatre heures sonner à l’église Saint-Roch.

La corde de soie était encore cramponnée au mur séparant le jardin de la rue.

Le difficile, c’était de se guinder le long de cette corde, avec ses mains meurtries et son corps endolori.

L’ascension fut pénible en effet ; Vincent y dépensa une volonté désespérée, mais il parvint enfin au faîte et se laissa glisser de l’autre côté.