Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/361

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Véritablement, la vie débordait en lui. Il se disait :

— Par la corbleu ! nous ne sommes pas dans les savanes de l’Amérique du Nord pour avoir peur des sauvages ! Là-bas, les roches tirent des coups de fusil et les troncs d’arbres poignardent ; mais ici, — ici ! — à Paris, je ne connais ni troncs d’arbres derrière lesquels un assassin puisse se cacher, ni roches, ni halliers, ni ravins, et, à toute extrémité, il y a le préfet de police…

Il s’arrêta brusquement et son regard resta fixé sur la maison en construction qui lui faisait face ; la plus éloignée des trois.

Quelle drôle de chose ! murmura-t-il.

Cette exclamation, faite avec l’accent du plus profond étonnement, lui était arrachée par un spectacle singulier.

Au milieu des maçons, actifs à leur besogne, sur l’échafaudage qui entourait le faite de la maison Corona, un vieillard et une jeune femme étaient debout.

La jeune femme agitait son mouchoir comme pour envoyer un bonjour à Vincent, et le vieillard braquait sur lui une lorgnette de spectacle.

Vincent salua, mais sa gaîté n’était déjà plus.

De la main le vieillard lui envoya un signe amical.

Roblot, le valet de chambre, rentrait en ce mo-