Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/371

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il n’y avait personne. Le bruit ne se renouvela pas.

Vincent était en train déjà de se gourmander lui-même au sujet de la puérile frayeur que cet incident lui avait causée, lorsque César, le beau Danois, se leva péniblement sur ses quatre pattes, étrangement écartées et qui tremblaient.

Ses poils se hérissaient comme ceux d’un chat en colère.

Il frissonnait si fort que la trépidation communiquée aux pieds du guéridon choquait plats et assiettes les uns contre les autres.

Sous lui, le tapis n’était plus qu’un lambeau.

Tout à coup, il essaya d’aboyer et ne put.

Sa gueule et son cou faisaient les mouvements, mais aucun son ne sortait.

Il étranglait. Tout animal qui se sent mourir veut fuir. Le danois fit un grand effort pour bondir en avant, mais il ne put que tourner sur lui-même avec une rapidité qui donnait le vertige.

Sa gueule s’entourait maintenant d’une mousse rougeâtre.

Quand il s’arrêta, il tomba raide mort.