Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/377

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

deau pour regarder la maison en construction où, du haut en bas, les maçons étaient maintenant à l’ouvrage, les beaux esprits se rencontrent. M. le comte et moi, nous avons eu la même idée ; seulement, outre l’idée, M. le comte avait le fusil à vent, car je n’ai pas entendu la moindre détonation. Il a eu le premier feu, le second m’appartient, et quand je prendrai mon tour, j’essayerai de mieux mirer que lui.

Il revint au guéridon où il prit le couteau et la fourchette pour découper le bifteck dont il jeta une portion dans les cendres de la cheminée.

— Il faut sortir d’ici, fit-il encore, c’est le plus pressé, puisqu’on n’y peut ni manger, ni dormir, — ni même se faire la barbe. Jouons serré. Roblot est un futé compère, et je suis bien sûr qu’il fait faction dans le corridor.

Tout en parlant, il avait réuni dans sa main les deux pattes de devant du danois, qui étaient déjà rigides.

Il traîna le corps jusqu’au lit, derrière lequel il le fit disparaître.

— En conscience, grommela-t-il, c’est tout au plus si M. le comte a pris tant de peine pour le corps du colonel.

Il alla vers son secrétaire et renouvela les amorces de deux pistolets qu’il glissa dans les poches de sa