Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/378

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redingote, après quoi il tira le cordon d’une sonnette.

Son visage était composé comme il faut, et sa pâleur même devait le servir dans le rôle qu’il avait choisi.

Roblot parut presque aussitôt.

Il lança autour de la chambre un regard circulaire

— Faites atteler, lui dit ce dernier, je me sens moins bien qu’avant mon déjeuner. J’ai besoin de prendre l’air.

Le troisième coup d’œil de Roblot avait été pour constater que la tasse était vide et que le beefteack avait été sérieusement entamé.

Malgré lui, sa physionomie exprimait une satisfaction goguenarde.

— Est-ce que monsieur n’a pas eu goût à ce qu’il mangeait ? demanda-t-il.

— Si fait, mais je ne sais, j’aurais dû me borner au potage.

— C’est certain que monsieur a l’air un peu indisposé. Le lit lui vaudrait mieux que la voiture. J’avais proposé à monsieur d’appeler le docteur Samuel.

— Je passerai chez le docteur, interrompit Vincent avec impatience. Faites atteler.

Roblot se retira. Dans le corridor, il pensait :

— Il a avalé la boulette. J’aime mieux qu’il aille