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quet au fond du coupé. Je ne me suis jamais senti ainsi : ma tête me pèse.

Avec le secours de Roblot, il franchit le marchepied.

— Je ferais peut-être mieux de prendre quelqu’un avec moi, murmura-t-il ; mais non, il ne faut pas s’écouter. Vous promènerez César. Je rentrerai dîner. Au ministère des finances, je vais déposer mes coupons.

Roblot ferma la portière et répéta pour le cocher :

— Au ministère des finances !

La voiture partit. Roblot la regarda s’éloigner et grommela.

— Toi, je sais bien où tu dîneras !

Il se dirigea vers la chambre à coucher de son maître. Arrivé à la première volée de l’escalier, il vit la porte cochère se rouvrir pour donner passage à la voiture du colonel.

— Tiens ! fit-il, le vieux vient visiter l’ouvrage. C’est drôle qu’ils ne se soient pas rencontrés tous deux dans la rue.

Le colonel descendit de voiture au bas du perron, et Roblot vint l’y recevoir. Roblot pensait :

— On dirait qu’il a vieilli de dix ans depuis la semaine dernière. Entre ses rides on ferait tenir des cure-dents comme dans la queue du dindon d’ar-