Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/386

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— Toulonnais-l’Amitié ! repartit Roblot, parbleu !

— Eh bien ! tu vas aller chez M. Lecoq, lui dire de ma part qu’il fait jour. Ça ne l’étonnera pas par ce beau soleil. Tu lui expliqueras l’affaire. Tu lui diras que notre bon camarade Vincent est parti d’ici à onze heures du matin, qu’il a dû arriver aux finances à onze heures dix minutes, descendre de voiture, traverser le ministère, ressortir par la porte de la rue de Rivoli et prendre un fiacre à la station de la rue Monthabor… Savoir ! Il aura peut-être eu peur d’être aperçu par son cocher… Enfin Lecoq jugera… et il mettra sur pied, tu m’entends bien, cent hommes s’il le faut, le double même, le double encore. Qu’il découple la meute tout entière. Je veux, — dis-lui ce mot : JE VEUX qu’il force le gibier !

Roblot se dirigeait vers la porte, le colonel le rappela.

— Tu montes à cheval ! demanda-t-il.

— Assez, répondit le valet, mais dans Paris…

— Prends la meilleure bête de l’écurie, casse-toi le cou, écrase qui tu voudras, je payerai, mais au carré Saint-Martin dans un quart d’heure… et que Lecoq soit chez moi, à l’ordre, dans une heure ! Va. Tu auras gagné dix ans de gages dans ta matinée.

Quand Roblot fut sorti, le prétendu centenaire se redressa et arpenta la chambre à grands pas.

— C’est la pierre d’achoppement, dit-il. Tout le