Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/387

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reste a été sur des roulettes. Personne n’a vu que j’avais mis de jeunes os dans la vieille peau du Père. J’ai trompé tout le monde, jusqu’à Lecoq, jusqu’à Fanchette elle-même ! Mais tant que je ne verrai pas ce Carpentier, — de mes yeux, — couché par terre, et raide et froid comme le chien de là haut, il n’y aura rien de fait, car celui-là en sait plus long que moi !

Son masque ne pouvait que mentir, mais les inflexions de sa voix disaient l’importance de l’obstacle contre lequel sa ruse venait de se heurter.

Le comte Julian n’était pas, il faut que le lecteur comprenne ceci, dans la position du premier venu, propriétaire d’un immeuble où il sait qu’un groupe de valeurs est caché. Le comte Julian, à part même le rôle difficile dont il s’était affublé, rôle qui le gênait déjà et qui bientôt devait l’accabler, avait d’autres précautions à prendre, d’autres considérations à garder.

Il partageait un peu la condition de ces souverains absolus dont la toute-puissance est esclave.

Il était entouré d’un parlement obéissant mais ennemi qui surveillait ses actions avec une patiente jalousie.

Entre lui et son conseil, une cause permanente de haine subsistait.

Depuis longtemps, le conseil des maîtres deman-