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dait le partage ou tout au moins le bilan authentique du trésor de la Merci.

Le colonel refusait, arguant de la constitution même de la frérie, qui établissait le Père gardien du Trésor.

Il y avait eu des révoltes, des conspirations, le sang avait coulé dans ce mystérieux conclave, fermé comme un sérail, où la tragédie étouffait ses cris entre quatre murs impénétrables. Et le Maître était resté le maître.

Mais le Maître était alors appuyé sur le Trésor comme Hercule tient sa massue. Le Maître disposait du Trésor ; il était seul à disposer du Trésor.

Et malgré la trempe magique de cette âme, souvenons-nous des précautions infinies prises par le colonel Bozzo quand il avait touché au trésor.

Tous les premiers chapitres de ce livre ont été consacrés à décrire ce travail de taupe à l’aide duquel ce rusé vieillard avait tenté d’enfouir son secret.

C’était la nuit. Il avait choisi un pauvre homme, un homme honnête, il l’avait comblé de bienfaits, tout en lui mettant un épais bandeau sur les yeux.

Il l’avait acheté et trompé. Il l’avait généreusement payé pour ne point révéler un secret inconnu.

Avez-vous vu ces sorciers modernes qui, amalgamant tous les charlatanismes, parviennent à se faire