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Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/397

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Vincent, un élément nouveau se glissa : il eut peur pour sa fille.

Peut-être eut-il peur de sa fille.

Il prit son bras et l’entraîna vers le jardin.

— Irène, dit-il, dès qu’ils furent seuls, l’autre jour tu avais l’air content de rester dans cette maison.

— Tu n’as pas cru cela, père, répliqua Irène, sans relever les yeux.

— Si fait, je l’ai cru, et je m’en suis étonné, peut-être même affligé. Sois franche avec moi… Elle n’est plus ici ?

Irène eut un tressaillement si violent que son bras échappa à celui de son père.

— Elle qui ? balbutia-t-elle sur le ton de la stupéfaction.

Puis avec volubilité.

— Père, ne me refuse pas ! Tu n’as pas de raison pour me refuser. Celles qui restent ici pendant les vacances ce sont les punies, et pourquoi me punirais-tu ? Je n’ai rien fait de mal. Demain, je vais avoir beaucoup de prix. Les autres pères sont contents quand on couronne leurs filles, ils les emmènent joyeusement, il les caressent tout le long du chemin…

Vincent l’attira sur son cœur.

— C’est sans doute qu’ils sont meilleurs que moi, mon enfant, murmura-t-il. Je n’ai pourtant que toi