Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/406

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— Il y a beaucoup de tableaux dans l’atelier de Reynier, dit Vincent.

— Je parle de la grande toile où l’on voit un trésor…

— La copie prise dans la galerie Biffi ?

— Oui, la copie du « tableau du Brigand » c’est frappant.

Vincent prit les deux mains d’Irène et l’attira contre son cœur.

— Si tu avais seulement deux ans de plus, murmura-t-il comme s’il se fut parlé à lui-même, je te dirais : « Épouse Reynier tout de suite, et je partirais tranquille. »

À ces mots, « épouse Reynier, » la jeune fille baissa les yeux. Elle n’y répondit point, mais elle releva la fin de la phrase, disant :

— Vous partez donc, vous aussi, père ?

— Pour un long, pour un bien long voyage, et je suis venu te faire mes adieux.

— Quoi ! si tôt !

— Écoute ! fit Carpentier dont l’accent devint solennel : si tu revoyais cette personne, la mère Marie-de-Grâce ou quelqu’un de sa part, pas un mot de moi. Je ne la connais pas, je ne peux pas la connaître, me comprends-tu ?

— Je comprends que vous ne voulez pas…

— Il faut comprendre davantage, interrompit