Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/405

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Vincent avait clairement conscience de cela. Il fallait dissimuler près d’elle, pauvre cher cœur dévoué, comme en face du plus cruel ennemi.

Il demanda :

— Le frère de cette personne, tu ne l’as jamais vu ?

— Jamais.

— Même en peinture ?

Irène sourit et répondit :

— Vous m’interrogez comme si vous saviez d’avance mes réponses. En peinture, si fait, je l’ai vu deux fois : d’abord dans un médaillon que la mère Marie-de-Grâce porte à son cou.

— Une miniature ?

— Oui, un chef-d’œuvre.

— Et il y a un air de famille entre la mère et le portrait, n’est-ce pas ?

— Plus que cela : les deux se ressemblent.

— Beaucoup ?

— Comme si la miniature était la mère Marie elle-même, — en homme — et plus jeune.

— Et l’autre ?

— L’autre, répondit Irène, ce n’est pas un portrait, c’est une ressemblance produite par le hasard. Vous avez pu voir l’autre comme moi, mon père. L’autre est dans l’atelier de notre Reynier.