Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/412

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ment le type de Don Juan chercheur de bouts de cigare.

Il ne croyait à rien qu’à son appétit toujours ouvert, à sa soif inextinguible et au penchant immoral qui l’entraînait vers les dames.

Comme Diomède, pour les jambes de qui il posait, je ne sais pas s’il eût blessé Vénus à coups de javelot, mais il l’aurait assurément suivie, le soir, dans les rues basses de l’Olympe pour lui adresser des propositions coupables.

Et subsidiairement pour lui subtiliser son mouchoir.

Lors de l’arrivée de Vincent à l’atelier, Reynier tenait Similor.

Échalot, qui avait vacances, profitait de son loisir pour allaiter son nourrisson Saladin, vilain petit être chétif, grimaçant, et dont la voix, quand il criait, entrait dans l’oreille comme une vrille. Il criait souvent.

La physionomie de Similor devint toute joyeuse à la vue de Vincent.

— On va nous donner campo, pensa-t-il, en plus que j’aurai cent sous, rien que pour aller dire à M. Roblot : J’ai entr’aperçu votre maître à l’atelier. La consigne est de ce matin : Ça tombe juste !

Reynier, sans quitter sa palette, alla au-devant de son père d’adoption.

— Quel bon vent vous amène, père ? demanda-t-il.