lui reprirent leurs vêtements, on les paya et ils sortirent.
Reynier vint s’asseoir auprès de Vincent.
— Nous sommes seuls, dit-il.
Vincent se laissa prendre les deux mains sans répondre.
— Je vous en prie, père, continua le jeune peintre déjà effrayé, parlez-moi. Qu’avez-vous ?
— Je n’ai rien, dit pour la seconde fois Vincent.
Il ajouta :
— Un instant, j’ai cru que nous pourrions être bien heureux.
— Est-il donc arrivé quelque chose ? un malheur ?
— C’est une enfant, prononça lentement Carpentier. Je ne lui ai rien dit. Aurait-elle pu garder mon secret ? C’est une enfant, le danger est autour d’elle…
— Parlez-vous d’Irène ! s’écria Reynier dont la voix s’embarrassa dans sa gorge.
À deux reprises, Vincent Carpentier passa ses doigts frémissants sur son front.
— Irène ! fit-il. C’est ma faute, c’est ma faute ! Le bonheur était dans ma main.
Il se leva brusquement, fit le tour de la toile ébauchée et arracha le voile qui couvrait le tableau de la galerie Biffi.