Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/419

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saurai tous les deux en sûreté, je commencerai la guerre. Tout seul, entends-tu ? Les Compagnons du Trésor n’ont pas droit. Moi, j’ai droit. Un homme qui posséderait de pareilles richesses pourrait faire le bien comme la grandeur même de Dieu !

Il s’était redressé de toute sa hauteur. Reynier ne savait plus que croire, parce que le souvenir évoqué de la nuit de Sartène le prenait par un côté où sa pensée était faible comme une superstition.

Il attendait toujours une phrase, un mot qui fît la lumière.

Vincent consulta brusquement sa montre et dit :

— Tu sauras tout, et tu seras seul à tout savoir. Prends ma voiture qui est à la porte, fais-toi conduire aux Messageries générales de la rue Notre-Dame-des-Victoires… celle-là, tu comprends ?… et non pas d’autres. Tu arrêteras une place de coupé pour Strasbourg, à mon nom, départ de ce soir. Et tu donneras des arrhes. Va, je t’attends ici, je parlerai à ton retour. Tu sauras tout.