Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/421

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Pour lui, ces deux faces vivaient terriblement.

Ses yeux étaient blessés comme s’ils eussent bravé l’éclat du soleil.

À la fin, une parole monta jusqu’à ses lèvres et y mourut en un murmure indistinct.

Il dit :

— Reynier ressemble au comte Julian.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Un quart d’heure s’était écoulé, la fièvre de Vincent Carpentier avait augmenté, comme c’est l’effet ordinaire de l’attente et de la solitude.

Il avait cessé de regarder le tableau parce que ses paupières le brûlaient.

Il tenait ses deux coudes sur ses genoux et sa tête entre ses mains.

— Trois directions, pensait-il : Brest, Lyon et Strasbourg. Avec d’autres, ce serait un jeu puéril. À six heures ce soir, on pourra vérifier que je ne suis sur aucune des trois routes. Mais je les connais, ou plutôt, je le connais. Ses informations sont plus rapides que celles de la police. Il va hésiter devant ce problème évidemment posé à plaisir. Sa première conclusion sera celle-ci : puisque Carpentier nous appelle à l’Ouest, au Midi et à l’Est, il doit courir au Nord.

Il sourit d’un air satisfait.

— Sa seconde pensée, poursuivit-il, croisera et gênera la première. Il se dira ; n’est-ce point plutôt