Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/433

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ton trou : « Il fait jour. » La besogne doit être pressée. Il n’y a pas de mauvais temps qui tienne. Mets-toi en route si tu veux garder tes os !

Point de réponse encore.

Vincent songeait, faisant un mortel effort pour voir clair dans le chaos de sa cervelle.

— C’était ici que venait le coupé du colonel ! Et c’est pour moi qu’il a besoin du marchef !

Il frissonna et ajouta en lui-même :

— Le marchef ! L’homme qui tue !

Il essaya de se relever pour fuir. Ses membres étaient paralysés.

— Je vais bien sortir, moi, reprit encore la voix rauque, pour aller chercher la goutte. Ma bouteille est vide et j’étrangle de soif… Ah ! à la fin, te voilà !

Un second pas, plus lourd, se fit entendre à l’intérieur et une autre voix dit :

— Est-ce que le père ne t’a pas semblé tout drôle vieille Bamboche ? Il n’y a rien de changé en lui et ce n’est plus le même homme. Pour qu’il ait engagé sa voiture dans nos ruelles, il faut qu’il tienne rudement à régler le compte de cet architecte, c’est sûr.

— Raison de plus pour te dépêcher, paresseux !

Encore une fois, Vincent, rassemblant toutes ses forces, tenta d’échapper à l’étreinte du cauchemar qui le garrotait.