Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/448

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— Approche-toi. Ils ne doivent pas être loin. Tu serais perdue s’ils entendaient ce que je vais te dire… Approche encore !

Sa voix descendit jusqu’au murmure, tandis qu’il poursuivait :

— Il faut un homme pour te garder le trésor. Je l’ai choisi entre des milliers d’hommes, et j’ai mis des années à le choisir. C’est cet homme-là que je veux pour confesseur. Il est prévenu, il attend. Va me le chercher.

— Où est-il ?

— Tout près d’ici, passage Saint-Roch. C’est un jeune prêtre. Il est comme nous des environs de Sartène ; il se nomme l’abbé Franceschi. Répète le nom.

La comtesse Corona obéit.

Le colonel reprit :

— Francesca, Franceschi, tu te souviendras. Il demeure au numéro 3 du passage. Il est vicaire depuis deux jours. C’est un saint qui jeûne pour donner son pain aux pauvres. Tu n’as rien à lui expliquer ; il connaît d’avance sa besogne. Tu lui diras seulement le mot convenu.

— Quel mot ?

Mourir, c’est vivre ! Répète.

— Mourir, c’est vivre.

— Bien… Et tu ajouteras : « La nuit qui vient, il fera grand jour. » Répète.

— La nuit qui vient, il fera grand jour.