Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/454

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Cela suffisait pour se convaincre qu’il ne portait point de costume ecclésiastique.

Qui donc était cet homme ? et que faisait-il en ce lieu ?

Le pied du lit, d’un autre côté était plat.

On eût dit qu’il n’y avait rien sous la couverture.

Pendant que la fausse religieuse regardait de tous ses yeux, cherchant le prêtre et le corps, qui seuls auraient dû être là et qui tous deux manquaient, une tête apparut au haut de l’escalier.

C’était bien le front mystique et déjà dépouillé à demi de l’abbé Franceschi.

Il portait un fardeau, qui devint visible lorsqu’il eut monté les dernières marches de l’escalier.

Ce fardeau, c’était le cadavre du colonel.

La comtesse Marguerite retenait son souffle et restait bouche béante.

Elle voyait, mais elle ne croyait pas, tant ce spectacle était invraisemblable et bizarre.

D’où venait l’abbé ? Pourquoi faire voyager ainsi un cadavre ?

On l’avait descendu puisqu’on le remontait. Encore une fois, pourquoi ?

L’idée que le cadavre vivait vint à la comtesse. Cela expliquait tout. On avait transporté le colonel au rez-de-chaussée pour qu’il pût donner des indications exactes au sujet du trésor et frustrer ainsi l’association des Habits-Noirs.