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Tous ces amoureux de l’or étaient comme des bêtes fauves autour d’une proie.

Frère, pour eux, voulait dire ennemi ; car la proie, comme une tontine, devait échoir au dernier vivant.

En amour, il n’y a qu’un mot odieux, c’est partage.

La comtesse Marguerite garda pour elle seule son secret. Ils étaient trop nombreux, les Compagnons du Trésor.

Ici, de l’autre côté de la porte, il n’y avait que deux associés seulement : le jeune homme et le prêtre.

La comtesse passa à l’ennemi : à l’héritier qui venait de sortir de terre.

Elle laissa finir la veillée, clouer la bière, porter le cercueil dans le char empanaché des pompes funèbres.

Jusqu’au Père-Lachaise elle suivit le convoi.

Pendant toute la cérémonie ses yeux ne quittèrent pas l’abbé Franceschi.

Et le soir, tandis que les autres maîtres de la Merci tenaient conseil, maudissant le vieux diable qui les jouait encore du fond de son tombeau, la comtesse Marguerite montait l’escalier sombre d’une pauvre maison du passage Saint-Roch.

L’abbé Franceschi occupait dans cette maison un petit logement, au troisième étage.