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Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/458

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La comtesse frappa.

On ne lui répondit pas.

La clé était dans la serrure.

La comtesse se dit :

— Il y a peut-être un couteau pour moi derrière cette porte…

Elle était brave, elle entra tout de même.

Derrière la porte, il y avait, en effet, un couteau, mais qui n’était pas pour la comtesse Marguerite.

La chambre, très pauvre et ne contenant que des objets de piété, s’éclairait faiblement aux lueurs d’une bougie qui se mourait dans un bougeoir de cuivre.

Au moment où la porte s’ouvrait, Marguerite crut qu’il n’y avait personne dans la chambre, mais dès le premier pas, son pied s’embarrassa dans un vêtement qui était la soutane de l’abbé Franceschi.

Le jeune prêtre était étendu tout de son long sur le carreau. Le sang faisait mare sous lui. On avait dû le poignarder par derrière pendant qu’il allumait cette chandelle qui allait maintenant finissant.

Marguerite fut frappée, mais non point d’étonnement.

— Déjà ! fit-elle.

Elle sortit et referma la porte.

Dans l’escalier, elle pensa :

— L’autre est seul, maintenant. Ce sera un duel entre nous… un duel à mort !