Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/52

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Carpentier se laissa bander les yeux comme la veille au soir. Le vieillard éteignit les deux lampes avec soin et guida son compagnon jusqu’à l’escalier. Vincent l’entendit refermer la porte.

On traversa de nouveau le terrain mou et le petit espace où il y avait de l’herbe, puis la dernière porte qui, dans la pensée de Carpentier, donnait sur une rue du village, fut franchie.

— Holà, rôdeur ! appela le vieillard, après avoir drapé le caban de Vincent.

À une cinquantaine de pas, les roues d’une voiture sonnèrent aussitôt sur le pavé.

— Tu vas brûler la route, Lantimèche, dit encore le colonel. Le marchand de sable a passé. J’ai une envie de dormir qu’un enfant en pleurerait !

Il poussa Vincent jusqu’au marchepied et le fit monter.

L’instant d’après, la voiture s’ébranla.

Le colonel donna une tape sur la joue de Vincent et dit :

— Ce que je voudrais savoir au juste, c’est ce qu’il y a dans cette caboche-là. Dois-tu en dévider, des suppositions ! Faisons un somme.

Il s’accota dans un coin et ne parla plus.

Au bout d’un quart d’heure, la voiture s’arrêta, la portière s’ouvrit, et une voix demanda :

— Avez-vous quelque chose a déclarer ?

— J’ai à déclarer, répondit le colonel réveillé en