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Peu à peu, quelques personnes éminentes, mais discrètes, s’étaient jointes à ce vieillard pour former l’admirable commandite de la charité.

C’était un service organisé ; la maison avait ses visiteurs, chargés du contrôle, ses employés qui recevaient et classaient les demandes.

Ici, du matin jusqu’au soir, on travaillait à donner, comme ailleurs on s’efforce pour recevoir.

Cela se faisait sans faste ni affichage, mais cela se faisait au vu et au su de tout le monde.

Eh bien ! que ceci soit dit à la louange de Paris, loin d’insulter le colonel Bozzo-Corona, patron de ce merveilleux office, Paris l’honorait et le respectait, ainsi que son intelligent secrétaire général M. Lecoq de la Périère. Paris daignait ne point s’opposer à leur œuvre, d’autant plus utile qu’elle s’adressait, disait-on, à une classe d’indigents à qui le malheur conseille trop souvent le crime.

Le colonel Bozzo et son auxiliaire, actif, adroit comme un diplomate de la police, sondaient les profondeurs de la grande ville pour y plonger le bienfait.

Paris n’est pas toujours content quand on le sauvegarde ; mais par hasard Paris se laissait ici protéger sans se fâcher, et l’hôtel de la rue Thérèse était partout en odeur de vénération.

Le samedi, 2 octobre 1835, un peu après cinq