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Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/60

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front, qui ruisselait. La voix ! la voix du cocher qui a dit : « Merci ! » c’est la même, j’en suis sûr, il me semble que je l’entends encore, la même qui avait dit à la barrière : « Avez-vous quelque chose à déclarer ? »

Il s’interrompit tout tremblant d’émotion.

— Mais alors, fit-il, la barrière ? Il n’y avait pas de barrière. Le cocher jouait le rôle du préposé. La voiture n’est pas sortie de Paris. Mon épreuve de tout à l’heure, loin d’être une folie ridicule, a dit la vérité. Nous sommes partis d’un point pour y revenir. Je connais le point d’arrivée, cela me donne le point de départ…

Ses bras tombaient le long de ses flancs et sa tête pendait sur sa poitrine. Il dit encore :

— Qu’y a-t-il derrière ce masque de bonhomie sénile ? Je ne devine pas l’énigme de ce visage qui rit, mais qui fait peur. Je n’ai jamais rien vu de pareil à ce vieillard. Mon instinct me crie qu’il creuse un trou pour abriter son trésor. Pourquoi ai-je la sueur froide au front ? Suis-je sur la trace d’un crime ?