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comtesse sans changer de nom, en épousant son cousin, le comte Corona, brillant cavalier qu’elle croyait aimer.

Tout était rose pour elle dans la vie. Il aurait fallu être fou pour la plaindre, soit dans le présent, soit dans l’avenir.

Elle n’avait qu’un ennemi, ce M. Lecoq, que le colonel appelait familièrement l’Amitié. Que pouvait contre elle le caprice haineux d’un subalterne ?

C’était par elle que les portes de l’hôtel Bozzo s’étaient ouvertes pour Vincent Carpentier. Irène aussi faisait l’aumône avec la bourse de son frère Reynier. Un jour que Mlle Fanchette, en veine de zèle charitable, courait les greniers au lieu d’aller au bois, elle avait rencontré Irène au chevet d’une vieille femme de la rue Saint-Dominique du Gros-Caillou.

Irène, comme le petit Chaperon-Rouge, apportait à sa pauvre voisine un petit pot et un petit pain.

Les impressions de Francesca étaient soudaines comme des éclairs. Jamais elle n’avait vu si mignonne fillette. La pauvre voisine eut quatre ou cinq pièces d’or d’un coup, et Mlle Francesca enleva Irène pour la manger de baisers en la reconduisant à sa demeure.

Elle voulut monter les trois étages, elle donna une poignée de main à Reynier en lui reprochant toutefois d’être trop joli pour un garçon, elle jura