Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/82

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ne rentrait pas dans les pleins pouvoirs confiés à Mlle Fanchette.

Le colonel fut charmant.

— La petite sera traitée à la pension comme une princesse, dit-il, et je vais donner au jeune homme des lettres qui le mettront là-bas dans la position d’un fils de roi. Puisque tu t’intéresses à ces pauvres gens, chérie, je veux que tout change autour d’eux, comme si une bonne fée était entrée dans leur taudis par le tuyau de la cheminée.

Comme Fanchette le remerciait avec effusion, il ajouta :

— J’aime les choses qui vont à la baguette. Dépense tout l’argent que tu voudras. Que le jeune garçon ait un bon trousseau dans des malles neuves, et que sa place soit arrêtée à la poste pour ce soir. Va, trésor, tu n’as que le temps !

Il avait bien le droit de parler fées et baguettes, ce vieil homme à qui rien ne résistait. Reynier partit pour Marseille par le courrier du soir, avec des lettres de recommandations adressées aux personnages les plus influents de l’État pontifical.

Reynier était soutenu par la fièvre de la première aventure. La plus lourde part de tristesse fut pour Vincent, à l’heure de la séparation.

En revenant à l’hôtel, Francesca lui dit, et c’est à peine s’il y prit garde, tant il avait le cœur serré :