Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/96

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que veut notre vénérable ami. M. Carpentier peut compter sur nous tous.

Avant de quitter l’hôtel de Clare, Vincent avait traité plusieurs affaires considérables et le banquier J.-B. Schwartz, ratifiant la promesse faite, lui avait ouvert un crédit.

Mais cette belle comtesse de Clare l’occupait. Il pensait :

— J’ai dû la voir quelque part.

Le colonel l’emmena dans un état qui ressemblait à de l’ivresse.

Il lui dit :

— Mon compagnon, vous faites un très beau rêve, mais il y a toujours quelque danger dans le pays des merveilles. Si vous êtes sage, votre fortune est établie solidement et à jamais. Tout vous réussira, vos enfants seront riches et heureux comme vous. Si, au contraire, vous vous souvenez mal à propos de choses dont on vous recommande l’oubli, si vous regardez avec indiscrétion du côté où le voile a été tendu, tant pis pour vous, mon compagnon ; Adam et Ève furent chassés du Paradis pour une pomme. Nous sommes tous mortels. Je vous souhaite une bonne nuit.