Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome II.djvu/376

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Ils étaient beaucoup, pour lui barrer le chemin.

Il y avait d’abord Roblot et son escouade qui le tenaient en arrêt comme des chiens.

Il y avait ensuite la troupe du capitaine Piquepuce qui dégringolait quatre à quatre l’escalier du Pavillon-Gaillaud, et qui, certes, devait arriver avant lui à l’allée où était son pic.

Vincent ne s’inquiétait ni des uns, ni des autres. Il s’accrocha des deux mains au faîte de la muraille et se laissa choir sans accident sur la terre meuble d’une bordure.

Roblot bondit aussitôt de son coin.

Mais il trouva au-devant de lui une forme humaine, qui lui ferma le passage d’un geste impérieux.

C’était une femme vêtue de noir et voilée.

— Tiens, tiens ! fit l’ancien valet de chambre, vous étiez là, madame la comtesse ? Si vous m’empêchez d’empoigner le bonhomme, il va se donner de l’air, et vous savez s’il a la vie dure. Ce n’est pas de bon jeu. La prime est à moi.

Marguerite sortait d’un buisson de lilas. Cette nuit, tous les Compagnons du Trésor étaient en campagne.

— Vous aurez quatre fois la prime promise, dit-elle très-bas, vous l’aurez dix fois si vous agissez avec adresse. Il n’est plus question d’arrêter Vincent