Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome II.djvu/53

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perspective sans fin, les rangs innombrables de l’armée des Habits-Noirs.

Échalot continua :

— Donc, pour la mort de M. Vincent Carpentier, c’est tout de même que pour celle du colonel. On a beau dire que le Marchef a fait la fin de l’architecte pour l’engager à un éternel silence, les Compagnons du Trésor continuent d’avoir peur de lui et d’espérer en lui, tout comme s’il était en bonne santé, capable d’emporter l’argent de la grande tire-lire ou d’en vendre le secret aux amateurs.

Voilà pourquoi les Habits-Noirs reluquent notre petite voisine, Mlle Irène, la brodeuse, pensant qu’elle sait le fin mot, si le Vincent voyage, ou que peut-être, s’il a vraiment tourné l’œil, il lui aurait légué son secret.

Quant à M. Mora, c’est différent… Et encore, est-ce différent ? Il y a bien des choses que je ne sais pas. Si, au lieu de moi, une personne de ta capacité avait été mélangée dans tous ces mêli-mêlo, elle y aurait peut-être vu plus clair.

— Ça fait honte, murmura Mme Canada en remplissant son verre, mais il me pousse des envies de débrouiller cet écheveau-là, ma parole ! des envies rouges !

— C’est naturel, fit Échalot, mais prends garde !

— Va ton chemin. Tu en étais à ce M. Mora.

— Celui-là, poursuivit Échalot, ne laisse jamais