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XXVIII

L’agence.


Cette agence Lecoq, dont nous allons franchir enfin le seuil fameux, était une grande maison où rien ne manquait et qui parlait d’argent : non point peut-être de cet argent, périodique bénédiction, venant aussi régulièrement que la marée sur les grèves et qui fait des logis cossus, propres, honnêtement ordonnés, — des rentes, pour prononcer ce bienheureux mot, rêve frémissant, joyeux amour de toutes les ménagères, — mais de l’argent capricieux, artiste, dirions-nous presque, de l’argent conquis de manière ou d’autre, venant d’ici tantôt, et tantôt de là, de l’argent de spéculation, de l’argent de combinaisons, de l’argent d’affaires, presque aussi cabrioleur que l’argent de jeu lui-même.

Si loin que soit de nous ce règne de Louis-Philippe, il est certain que Paris était déjà, en ce temps, une assez jolie ville, futée, madrée, industrieuse à l’excès et faisant monnaie de toutes sortes de frivolités. L’article annonces, le roi des articles-Paris, dont la prospérité est le mètre normal des civilisations, marchait dès lors tout seul et sans lisières : il y avait des laboratoires à mariages ; les bureaux de renseignements soulevaient les toits des maisons : on pouvait vivre à la rigueur.

Nous n’avons pas tout inventé la semaine dernière comme les neveux déshérités de Balzac semblent portés