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M. Lecoq quitta sa pipe.

Il prit le pavillon d’ivoire d’un conduit acoustique, pendant à la muraille à portée de sa main. Il y avait deux de ces conduits, dont les tuyaux verts, semblables à de longs serpents, allaient dans des directions opposées.

M. Lecoq mit sa bouche dans le pavillon et souffla. Puis, le pavillon ayant rendu ce soupir sifflant qui signifie : on écoute, M. Lecoq y introduisit de nouveau ses lèvres et prononça tout bas :

« Trois-Pattes est-il arrivé ?

— Non, » répondit le conduit.

L’autre pavillon siffla un long soupir. M. Lecoq l’ayant aussitôt approché de son oreille, reçut cette communication :

« Cocotte et Piquepuce attendent. »


XXIX

Un gentilhomme qui se prête.


Peu importait, paraîtrait-il, à ce puissant M. Lecoq, que Piquepuce et Cocotte attendissent, car il jeta, sans répondre, le pavillon d’ivoire pour reprendre le bout d’ambre de sa pipe.

M. le marquis n’avait rien entendu des demandes ni des réponses échangées.

« Ces Habits-Noirs sont une grosse chose ! dit-il après un silence. Les journaux s’en occupent et on s’en impatiente en haut lieu. »

M. Lecoq leva les épaules.