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Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/333

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qu’il faut dans cette carrière généralement peu estimée.

Depuis trois jours on manœuvrait autour du garçon de caisse. Une intrigue galante était nouée. Rendez-vous était pris, qui devenait radicalement impossible par l’absence de M. Champion et de sa femme. Mais M. Ernest arrivait au bon moment et offrait de monter la garde du garçon.

Ces choses s’acceptent entre camarades. Une heure d’amour, puis le devoir. Mazagran était chargée d’allonger l’heure.

No 13, no 15, no 16, etc., des cochers, des valets de pied, pour plusieurs équipages armoriés qui devaient stationner le long du trottoir, prêts à partir, rapides comme la foudre.

Nos 20 et suivants, des invités chargés de faire des témoins à l’intérieur, comme d’autres à l’extérieur : l’association avait, nous le savons, des comédiens pour tous les costumes. Et il fallait peu de chose pour réveiller les rancunes de MM. Touban et Alavoy, de Savinien Larcin, de Ça-et-ça lui-même. Michel, Étienne mieux que les nos 20 et suivants, utilités habiles, étaient chargés de leur faire à point nommé et à voix basse, d’insignifiantes communications et de les habiller de mystères.

Il fallait que cette expédition merveilleusement combinée réalisât du même coup la fortune, non pas de l’association, comme bientôt nous pourrons le voir, mais la fortune de M. Lecoq et sa complète sécurité, en livrant à la justice ceux qui, mêlés de près ou de loin à son passé, gênaient son avenir.

Nos trois jeunes gens, la famille Leber et M. Bruneau étaient condamnés sans appel.

M. Mathieu lui-même ne savait peut-être pas tout, car c’était un abîme diplomatique que ce Lecoq. Mais,