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Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/93

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s’ennuie loyalement, fatiguant son prochain autant que lui-même, selon le précepte évangélique ! C’est le calme, c’est la sérénité, c’est la pétrification de la conscience. Que parlez-vous de Vidocq ? celui-là tromperait M. Lecoq, qui est un Vidocq et demi !

Mais ce M. Lecoq lui-même ? Toulonnais-l’Amitié ?…

Autre mystère, c’est vrai. Notre forêt de Paris est pleine d’énigmes comme les bosquets d’Irminsul ou les futaies de Brocéliande.

Il y a des conversions étranges et des transformations qui font frémir. M. Lecoq est peut-être un preux chevalier maintenant, et qui sait si nous ne le verrons pas combattre le géant Habit-Noir ? Patience ! nous allons faire connaissance bientôt avec le paladin et avec le monstre.


XXIII

Le logis de M. Bruneau.


En quittant les deux jeunes gens, M. Bruneau, évidemment pressé, prit la peine pourtant de refermer la porte. Il traversa d’un pas rapide la chambre de notre héros Michel, que nous brûlons de présenter enfin au lecteur. En passant devant la croisée, il s’arrêta court, fit un crochet et vint coller son œil aux carreaux.

La fenêtre qui faisait face, et où brillait naguère la lampe de la pauvre malade, était noire. Sans doute Mme Leber dormait, mais une lumière se montrait à la croisée voisine qui éclairait la chambre de sa fille.