Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 01.djvu/149

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qu’elles se croyaient loin de tout indiscret écouteur. Leur conversation monta comme un murmure jusqu’aux oreilles de Rio-Santo. Il n’y prit point garde, et continua de rêver, profitant avec une sorte d’avidité de ce moment de répit que lui laissait l’attention curieuse de la foule.

Car Rio-Santo était un déterminé rêveur. Non content des jouissances sans nombre que lui prodiguait la réalité, il appelait souvent à soi les puissances soigneusement cachées de son organisation éminemment poétique, et, bercé par les fantômes évoqués, il se laissait glisser sur la pente de quelque beau songe. Il avait pour cela ses jours, et, parmi tous les bonheurs qu’il effleurait incessamment de sa