Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 01.djvu/24

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Les trois barques quittèrent silencieusement la rive, louvoyant et se frayant passage à grand’peine à travers les embarcations de tous genres qui encombrent les deux côtés du canal de la Tamise. Tantôt ils glissaient sous l’avant gigantesque d’un gros navire marchand ; tantôt ils rangeaient un steamer éteint et désert ; tantôt encore ils embarrassaient leurs rames dans le réseau d’amarres et de câbles qui les enveloppait de toutes parts.

Un brouillard dense, presque palpable, et tout imprégné des lourdes vapeurs de la houille, recouvrait le fleuve comme un immense linceul. C’est à peine si l’on voyait çà et là quelques feux lointains et rougis par la réfraction de la brume. Presque toutes les lu-